Inès Laklalech :  vainqueur du Lacoste Ladies Open de France

Inès Laklalech : vainqueur du Lacoste Ladies Open de France

UN SACRE POUR L’HISTOIRE

Vainqueur du Lacoste Ladies Open, le 17 septembre, Inès Laklalech est entrée dans l’histoire et devenant la première golfeuse marocaine et arabe à gagner sur le Ladies European Tour, seulement six mois après ses débuts dans un circuit majeur.

En créant l’exploit de remporter le Lacoste Ladies Open, six mois après avoir accédé au Ladies European Tour, Inès Laklalech est entrée dans les annales du golf. A 25 ans, elle est devenue la première golfeuse marocaine et arabe à s’imposer sur le circuit féminin européen.
Ce graal, Inès Laklalech a failli ne jamais le toucher, elle qui a découvert le golf au parcours du Royal Golf Anfa Mohammedia à l’âge de 10 ans, en accompagnant son père à un cours. Depuis, elle s’est éprise de la petite balle blanche avant d’intégrer l’équipe nationale à ses 12 ans. Chemin faisant, Inès décide de faire du sport-études aux Etats-Unis après son baccalauréat en ayant en tête l’idée de devenir golfeuse de haut niveau. L’expérience tourne court. Elle décide de mettre sa carrière golfique en pause et va poursuivre ses études à Londres afin d’embrasser une carrière dans le business.

En 2019, ses démons golfiques finissent par la rattraper. Chasser le naturel, il revient au galop. En concertation avec la Fédération Royale Marocaine de Golf (FRMG) et avec le soutien de sa famille, Inès prend finalement la décision de poursuivre son rêve de golf professionnel et se remobilise pour atteindre son but.

En novembre 2021, elle devient la première joueuse à s’imposer dans un Omnium, organisé par la Fédération Royale Marocaine de Golf, dans un champ majoritairement composé des meilleurs joueurs amateurs hommes du pays. Le mois suivant, elle réussissait ce qui était alors son plus gros challenge golfique, en accédant au Ladies European Tour, après avoir terminé 15e des qualifications, rejoignant ainsi Maha Haddioui. Auparavant, elle avait réussi à passer le Stage I des qualifications au circuit féminin américain, le LPGA, mais elle a eu moins de réussite au Stage II.

Malgré une très bonne saison sur le LET et cette victoire historique au Lacoste Ladies Open, la rookie du circuit féminin européen, Inès Laklalech, rêve toujours du LPGA (lire l’intégralité de son interview, la première qu’elle a donnée à un média marocain après son sacre historique).

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Inès Laklalech : «Je suis très honorée de ce titre et de représenter le Maroc à très haut niveau»

Première joueuse marocaine et arabe à remporter un titre sur le Ladies European Tour, Inès Laklalech raconte son exploit historique, deux jours après son sacre au La- coste Ladies Open de France,15-17 septembre à Deauville.

Deux jours après votre premier titre sur le LET, avez-vous réalisé que vous êtes entrée dans l’histoire en devenant la première joueuse marocaine et arabe à s’imposer sur le circuit féminin européen ?
C’est extraordinaire. Je crois que cela prendra du temps avant que je ne digère tout cela, avant que je ne réalise, parce que c’est juste exceptionnel pour moi. J’ai démarré ma carrière profession- nelle, il n’y a même pas six mois et j’ai une vic- toire sur un circuit majeur, le meilleur circuit européen. C’est quand même quelque chose d’ex- traordinaire. Je suis très honorée de ce titre, de pouvoir représenter le Maroc à très haut niveau.

Votre victoire est également une consé- cration du golf marocain et du travail qu’ef- fectue la Fédération Royale Marocaine de Golf ?
En effet, je suis très reconnaissante du soutien de la Fédération Royale Marocaine de Golf à mon endroit. Je suis particulièrement reconnaissante à son Président, Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid que je remercie pour son soutien et sa confiance. La vision stratégique de la Fédé- ration contribue à l’évolution du golf marocain. Je remarque une dynamique au sein des jeunes joueurs qui ont de plus en plus d’ambition à pour- suivre des carrières golfiques notamment à l’étran- ger. Je suis donc persuadée que l’avenir du golf marocain est porteur d’espoir.

Qu’avez-vous ressenti avec tous les hom- mages à votre endroit via notamment les réseaux sociaux etc. ?
Je suis très reconnaissante parce que le soutien de tous ces gens me donne énormément de force depuis que j’ai démarré ma carrière et que je suis présente sur les réseaux sociaux. Depuis que j’y mets mes résultats, qu’ils soient bons ou mau- vais, je reçois toujours des messages de soutien et d’encouragement. Cela a été particulier cette semaine forcément parce que c’est mon meilleur résultat. Ces messages d’encouragements que ce soit quand je rate un cut ou quand je fais un top 10, cela me booste. Je sens, bien sûr, que j’ai ma famille et mes amis derrière moi mais aussi tout un peuple qui me soutient, avec des gens que je ne connais pas mais qui m’envoient des messages très touchants. C’est juste hyper encourageant.

Vous avez d’abord partagé la tête du Lacoste Ladies Open avant d’être seule leader, la veille du dernier tour. Comment avez-vous géré toute la pression qui va avec une telle position ?
Comme j’étais in contention, c’est-à-dire proche de la victoire en Suède, trois semaines avant, j’avais déjà une petite expérience. J’étais en tête au bout de 8 voire 9 trous au dernier round mais mon corps n’avait pas suivi dans le sens où j’étais entièrement crispée, je n’arrivais pas à réaliser les coups que je voulais mais je savais que c’est une expérience qui m’apporterait un plus. Sur le Lacoste Ladies Open, je ne savais pas si cette crispation allait revenir ou pas mais ce qui est sûr c’est que je savais que j’allais mieux la gérer et même si je faisais des erreurs, je m’étais dit que j’allais faire comme si le tournoi redémarrer à zéro et oublier que j’étais en tête. Meghan est une très grande joueuse. Je savais qu’elle allait être à bloc, donc je me suis dit : saisis le maximum d’opportunités de birdies.

Racontez-nous comment vous avez vécu le play-off face à Meghan MacLaren ?
C’était une expérience inédite pour moi, mon pre- mier play-off en tant que joueuse professionnelle. Avec Meghan, on était côte à côte vraiment toute la partie, une fois elle faisait un birdie, une autre fois c’était moi. Elle me distançait et je revenais. Durant le play-off, je me suis dit au lieu de 18 trous cela se jouera en 19, 20 ou 21 trous s’il le faut. Le plus important, c’était ma mise en jeu. Ilyaeuuntirageausortaudébutquim’a,je pense avantagée, par le fait de devoir jouer en premier. J’ai tapé un super drive qui est tombé à 70 mètres du drapeau et je pense que cela a eu

un effet sur elle car elle rate son drive qui a atterri sur l’herbe très haute. Elle touche finalement le green en quatre. Pour moi, il fallait que je touche un bout de green et j’avais par la suite trois putts pour gagner.

En tout cas, j’étais ravie de partager cette expé- rience avec Meghan. C’est une superbe joueuse, qui a déjà gagné trois fois sur le circuit. Elle a de l’expérience aux États-Unis aussi. C’est une joueuse très humble et très agréable. Je suis vrai- ment ravie de vivre l’expérience d’être en tête d’un tournoi dès le début et de jouer la gagne face à une joueuse comme Meghan.

D’ici à la fin de la saison sur le LET, quelles sont vos ambitions ?
Je souhaiterais améliorer encore mon ranking européen. Pour l’instant, je suis 14e à la Race to Costa del Sol. Entrer dans le Top 10, ce serait atteindre un objectif que je me suis fixé en début de saison. Il reste quatre tournois durant lesquels je dois saisir toutes les opportunités pour amélio- rer ce ranking. Et je joue les cartes du circuit fémi- nin américain. Je joue le Stage II en octobre, donc l’objectif aussi, avant le terme de la saison, serait d’intégrer le LPGA en fin d’année et je pense que ce que j’ai vécu cette semaine me donnera de la confiance en plus pour les qualifications au cir- cuit féminin américain.

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